Exposition au bruit : du bon usage des mesures acoustiques

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« Savoir pour prévoir, afin de pouvoir ». S’il est un sujet lié à l’acoustique pour lequel cette citation du philosophe et sociologue français Auguste Comte s’applique parfaitement, c’est bien celui des mesures acoustiques. Que ce soit en milieu urbain, industriel ou même rural, l’exposition au bruit est un enjeu de santé publique majeur. Les mesures acoustiques se révèlent être un outil indispensable pour évaluer cette exposition et mettre en place des stratégies de prévention et de réduction du bruit.

Le long des axes de transport terrestre

Les mesures acoustiques réalisées autour des infrastructures routières et ferroviaires fournissent des données essentielles pour évaluer les niveaux sonores auxquels sont soumis les personnes résidant à proximité de ces axes. Ces informations sont indispensables pour vérifier que les niveaux de bruit sont conformes à la réglementation. En cas de création d’une infrastructure nouvelle (ou de modification significative d’une voie existante), dans le cadre d’une étude d’impact, les mesures acoustiques permettent de dresser un état de la situation existante et de vérifier, une fois la voie créée, que les seuils maximum réglementaires sont respectés. Sur le réseau de voies existantes, des mesures acoustiques réalisées avant et après l’intervention, permettent aussi d’établir un bilan « avant-après » de mesures telles que le renouvellement de revêtements de chaussée (voir à ce sujet notre article : « Pyrénées Atlantiques : le Département privilégie la réduction du bruit à la source »), l’implantation d’écrans antibruit ou la réduction de la vitesse maximum autorisée.

Dans les constructions neuves

La réglementation acoustique des bâtiments d’habitation neufs impose des niveaux d’isolements aux bruits aériens, aux bruits de chocs, aux bruits d’équipements et de réverbération des circulations communes. Le maître d’ouvrage peut être amené à réaliser des mesures de réception. Notamment, dans le cadre de l’attestation acoustique, pour toutes les opérations d’au moins 10 logements, la vérification du respect de ces exigences nécessite de réaliser en fin de chantier des mesures acoustiques sur site.
Dans les secteurs exposés au bruit des transports aérien et terrestre, des opérations d’insonorisation des logements nécessitent là encore que des mesures acoustiques soient réalisées en amont et en aval des travaux.

En milieu de travail

L’exposition au bruit en milieu de travail concerne plus de 3 millions de salariés en France et entraîne un coût moyen de près de 100 000 euros par cas de surdité professionnelle indemnisée, ce qui en fait l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses. Il incombe à l’employeur d’identifier les travailleurs pour lesquels l’exposition sonore quotidienne atteint ou dépasse les niveaux réglementaires —80dB(A) ou un niveau de pression acoustique de crête de 135 dB(C). Les mesures de bruit sont réalisées au minimum tous les 5 ans et en cas de modification des installations ou des procédés de travail (voir à ce sujet notre article « Concilier efficacité économique et bien-être au travail : le rôle de l’acousticien préventeur »). Pour assurer la réussite à long terme d’une entreprise, il est essentiel que les salariés soient bien traités et travaillent dans un environnement sonore acceptable. La réalisation d’une cartographie sonore des espaces de travail permet de mettre en évidence les zones à risque et de définir des priorités de traitement le cas échéant. Ce document trouve aussi son utilité pour la communication interne à l’entreprise.

A proximité des sites industriels ou classés

Au voisinage des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), l’exploitant de l’installation doit évaluer périodiquement les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limites de propriété de l’établissement, ainsi que les valeurs d’émergence admissibles à proximité des zones habitées ou constructibles. La périodicité de cette campagne de mesures acoustiques est fixée par arrêté préfectoral d’autorisation (installations soumises à autorisation ou à enregistrement) ou par arrêté ministériel de prescriptions générales (installations soumises à déclaration). Elle est communément de 3 ans.

Au voisinage d’activités bruyantes

Pour les bruits de voisinage liés aux activités professionnelles, artisanales ou de loisir, les mesures acoustiques, réalisées le plus souvent consécutivement à une plainte, consistent à évaluer l’émergence sonore. Le seuil à respecter a été fixé à 5 dB(A) de jour et à 3 dB(A) de nuit (ces deux valeurs étant corrigées en fonction de la durée d’apparition du bruit). Les chantiers peuvent aussi nécessiter la réalisation d’une campagne de mesures. Dans ce cas, il ne s’agit pas de vérifier le respect de seuils maximum, mais de s’assurer que des moyens ont été mis en œuvre pour limiter l’impact sonore des travaux.
Enfin, dans les lieux diffusant des sons amplifiés à niveau sonore élevé, deux indicateurs sont évalués : les niveaux sonores maximum auxquels le public est exposé ; l’émergence acoustique dans le voisinage.
Ignorer ces réglementations peut être très risqué pour le commerçant : amende pouvant atteindre 1500€, voire des procédures judiciaires plus coûteuses et préjudiciables pour l’établissement. En revanche, une bonne acoustique dans un commerce, un restaurant ou un bar musical améliore l’expérience des consommateurs et les incite à recommander l’établissement à leur entourage. La dimension acoustique devient alors un véritable avantage commercial.

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